Un aspect du grand changement en cours qui n’a pas encore été suffisamment pris en compte

L’humanité est-elle en équilibre sur une fine couche de glace qui fond rapidement ? Changement climatique en cours. La question n’est pas de savoir s’il y en aura, mais comment nous nous adapterons, comment nous pourrons surmonter l’inévitable phase de désorientation. Saurons-nous nous adapter au chaos climatique qui nous attend dans les années à venir ? Nous connaissons tragiquement les effets des guerres, mais la première fois, nous sommes confrontés à ce changement en très peu de temps. Pour de nombreux chercheurs, il représente la plus grande menace pour la santé humaine. Les impacts du climat sont déjà évidents : pollution de l’air, maladies, phénomènes météorologiques extrêmes, migrations forcées, ainsi qu’une augmentation de la faim et une mauvaise alimentation dans les endroits où les gens ne peuvent pas cultiver de nourriture. Les implications du changement climatique sur la santé mentale ont toujours été négligées tant dans la recherche que dans les politiques jusqu’à l’année dernière, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé son inclusion.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmesen raison de la hausse des températures, comme les ouragans, les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur, qui causent des dommages aux infrastructures, aux cultures, à la santé et à la sécurité des personnes, ont différentes conséquences sur la santé mentale (à court et à long terme). Ils ont notamment un impact sur capacité à réguler ses émotionsprovoquent des traumatismes, des chocs, de l’anxiété et de l’éco-anxiété (inquiétudes concernant l’environnement), de la démence, de la dépression, des comportements suicidaires, ainsi qu’une augmentation de la consommation d’alcool et de drogues et des troubles du sommeil. L’Italie particulièrement vulnérable aux effets du climatdu fait de sa situation géographique, de sa morphologie et de sa population âgée et doit faire face aux canicules, aux maladies vectorielles (moustiques et acariens), aux allergies, aux maladies respiratoires et aux maladies mentales.

Face à l’adversité climatique, pour contrer un sentiment d’impuissance généralisé à enrayer le changement climatique, il sera essentiel de changer nos comportements en promouvant des modes de vie plus durables et plus sains comment participer à des initiatives environnementales, à la collecte sélective ou à la réduction des déchets, ainsi qu’à la promotion d’un système culturel et éducatif adéquat. La crise climatique n’est plus une éventualité, un présent qui nécessite un changement généralisé de mentalité. N’en faisons pas seulement le défi des prochaines générations.

* Directeur Emeritus Neuroscience Mental Health Asst Fatebenefratelli-Sacco, Milan; Co-Président Sinpf (Société Italienne de Neuropsychopharmacologie)

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