Le cycle qui lie la pauvreté au handicap, y compris la déficience visuelle, est désormais une réalité en Italie également

Les données parlent d’elles-mêmes. Selon l’Istat, un habitant sur 10 en Italie vit dans des conditions de pauvreté absolue. Des chiffres confirmés par le récent rapport sur la pauvreté de Caritas Italiana. Cela signifie que près de 6 millions de personnes sont dans un état de fragilité grave. Selon Luciano Manicardi, moine de Bose : La fragilité est une dimension constitutive de l’être humain. Dimension qui questionne et demande des réponses. La fragilité n’est pas le problème, mais les réponses que l’on peut y apporter. Il est donc clair que nous vivons une période de crise qui touche de nombreuses dimensions de notre humanité et devient un défi pour l’homme mais aussi pour les institutions et les organisations qui sont composées d’hommes.

Le cycle qui lie la pauvreté au handicap, évident surtout dans les pays de l’hémisphère sud, se produit également en Italie : si vous êtes pauvre, malheureusement, vous êtes plus susceptible de remplir la condition d’invalidité. Et parmi les handicaps il y a le visuel. Surtout ces dernières années en Italie, le phénomène semble inquiétant : de plus en plus de personnes ne peuvent pas s’offrir une paire de lunettes ou, pire encore, renoncent aux services de soins oculaires et de prévention pour réduire les coûts. Ainsi, des campagnes telles que celle de Cbm (Christian Blind Mission) Italie et l’Association of Eye Disease Patients Out of the Shadows. Car le droit de voir et d’être vu tente de répondre aux nombreuses questions qui nous viennent d’une fragilité de plus en plus vaste, envahissante et exigeante.

Parce que le droit de voir ça doit être le droit de tout le monde. Pourtant on sait depuis Rapport mondial sur la vue établi en 2019 par l’OMS selon lequel dans le monde 1 personne sur 2 ayant des problèmes de vision n’a pas la possibilité d’accéder aux services oculaires. Il y a plus d’un milliard de personnes concentrées principalement dans les pays en développement. Et plus encore : d’ici 2050, ce chiffre passera à 1,8 milliard – selon l’estimation du World Report on Vision WHO et de la Lancet Global Health Commission – en raison du vieillissement de la population et de l’évolution des modes de vie.

Donc des données impressionnantes atténuées par un signe d’espoir : dans 90 % des cas, la déficience visuelle peut être prévenue et traitée. Des réponses concrètes doivent être apportées, comme des services gratuits d’examen de la vue pour les personnes les plus nécessiteuses et les plus fragiles. Cbm, par exemple, a lancé un projet pilote à Milan, créant un impact social significatif. Pour cette raison, il a été décidé de le reproduire dans d’autres villes, car comme le dit le Pape François : On peut sortir des crises, il faut en sortir. Mais à deux conditions. Celui dont vous ne pouvez pas sortir par vous-même. Soit on sort ensemble, soit on ne peut pas sortir. Et, d’autre part, on sort d’une crise pour s’améliorer, toujours pour avancer, pour progresser.

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